Être enceinte signifie de se retrouver dans le système de santé plus souvent qu’à son tour… Et ce ne sont pas toujours des expériences agréables!
J’ai parlé dans un billet précédent de mon expérience au centre de prélèvement du CLSC.
Et encore une fois, je suis au coeur d’une aberration de notre merveilleux système de santé!
Dès le début de la grossesse, il peut être difficile de se trouver un médecin qui va suivre la grossesse. Il manque d’obstétriciens au Québec, les médecins de famille sont débordés et le babyboom n’aide pas la situation. Ainsi, il peut être frustrant pour certaines femmes de se trouver un médecin de confiance… Oubliez les sages-femmes, la liste d’attente est si longue qu’il faut attendre parfois jusqu’à 20 ou 25 semaines de grossesse avant d’espérer avoir un suivi dans une maison des naissances.
La majorité des femmes n’auront donc même pas le choix d’accoucher à un hôpital plutôt qu’un autre… C’est le premier médecin qui a des disponibilités qui va faire l’affaire, on a pas le choix. J’aurais peut-être pu magasiner mais je craignais de ne pas pouvoir trouver un autre médecin. Ainsi, j’accoucherai à l’hôpital Sacré-Coeur, reconnu pour son département de traumatologie… pas pour sa maternité! En fait, la maternité est l’une des ailes les plus désuètes de l’hôpital selon certaines personnes… Et c’est là l’aberration… Je le sais pas, on ne peut pas visiter!
Autant on dit aux femmes enceintes de s’informer de l’hôpital et de ses procédures pendant les cours prénataux, autant certains hôpitaux, dont Sacré-Coeur, n’acceptent aucune visite de femmes enceintes avant qu’elles aient atteints 36 semaines de grossesse… À 36 semaines de grossesse, le bébé est considéré comme à terme et pourrait donc voir le jour en avance (même si je sais que c’est assez rare, surtout pour un premier bébé).
Pire! À l’hôpital Lakeshore, dans l’ouest de l’île, les femmes enceintes qui désirent visiter la maternité doivent payer 20$.
Ce double discours entre la première ligne et les services hospitaliers n’est pas le seul évidemment. Mais c’est tout de même assez frustrant d’attendre 20 minutes au téléphone pour prendre rendez-vous pour visiter un hôpital pour se faire finalement dire que l’horaire de septembre n’est pas encore disponible et qu’il faudra rappeler en août!
Cette histoire me rappelle aussi un article paru dans La Presse la semaine dernière concernant les échographies. Plusieurs patients n’arrivent pas à avoir des échographies alors que leur état de santé requiert un diagnostic. Certains peuvent attendre jusqu’à un an! On entendait sur toutes les tribunes que les femmes enceintes étaient en priorité… vraiment?
À mon premier rendez-vous chez le médecin, il me donne une prescription pour prendre rendez-vous pour l’échographie de 20 semaines. J’étais alors à 11 semaines. Ce que j’ignorais c’est qu’il fallait vraiment que je prenne rendez-vous immédiatement pour être certaine d’avoir mon échographie à 20 semaines. Il faut donc appeler au minimum 2 mois à l’avance pour avoir une échographie foetale alors que dans le privé, un appel suffit pour avoir un rendez-vous la semaine suivante.
Il y a définitivement quelque chose qui cloche avec notre merveilleux système de santé universel si bien pensé… Et ce qui cloche, entre autres, ce sont les règles de la bureaucratie qui ralentissent le travail des professionnels. Ça prend un ménage et vite! Avec le vieillissement de la population et maintenant la procréation assistée remboursée par la RAMQ, va falloir être efficace dans le système de santé. Les soins aux femmes enceintes et aux personnes âgées devraient être une priorité!
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