C’est la fin… terminé les moments précieux avec bébé qui tète au sein. C’est drôle, je croyais que ça allait me faire plus de peine que ça. Depuis quelques semaines, j’y pensais. Mais chaque fois que j’y pensais, mes yeux s’embrouillaient. Je sentais l’échec qui me pendait au bout du nez. J’avais peur d’avouer que j’avais échoué de nourrir ma fille comme je le souhaitais. Et la culpabilité… tellement tiraillante.
Or, depuis les derniers jours, je me sens… libéré d’un étau dans lequel je m’étais moi-même installé. Une fatigue intense me traverse comme si les trois derniers mois d’angoisse et de culpabilité venaient de s’envoler. Ça fait deux jours que je dors au mêmes heures que bébé, comme quand elle venait tout juste de naître. J’étais épuisée, au bout du rouleau et je refusais de l’admettre.
C’est deux jours après l’arrêt de l’allaitement que je réalise que c’était la bonne décision… et que j’aurais dû la prendre il y a longtemps.
Je continue à tirer mon lait quatre fois par jour, et je n’ai jamais autant produit de ce nectar pour bébé. Alors ceux qui disent que le stress n’affecte pas la production de lait, ils sont dans le champs!
Ça été une décision déchirante mais il le fallait. Encore cette semaine, bébé ne prenait pas assez de poids, sa courbe de croissance commençait un périple de décroissance. Il fallait faire vite, il faut la gaver encore chaque jour.
Il faut savoir s’avouer vaincu. Je suis fière de l’avoir fait malgré un petit pincement au coeur. Bref, toutes les histoires d’allaitement ne se terminent pas bien. Et c’est important de le dire aussi… pour que ces femmes qui ne réussissent pas ne restent pas avec des « j’aurais donc dû » dans la tête jusqu’à ce que bébé entre à l’école!
Je croyais que m’acharner allait me faire réussir. Mais je me suis trompée. Je l’admets maintenant. Alors on regarde en avant… bébé a besoin de moi, sa maman, en grande forme, prête à répondre à ses balbutiements et ses sourires. C’est ça l’important.