Guy Turcotte… pis après?

Ce billet n’a rien avoir avec la nouvelle maman que je suis. Ça plutôt à voir avec le dernier billet de ce blogue « Parenthèse sociale« , parce que je suis profondément troublée aujourd’hui en entendant le verdict du jury dans la cause de Guy Turcotte.

Je ne veux pas juger la décision du jury dans cette cause. Je ne remets pas en cause leur jugement, autant que je ne l’approuve pas. Je n’ai pas assisté au procès, je n’ai pas eu les mêmes éléments que le jury, j’avoue même que les détails de cette affaire me faisaient changer de poste. Mais je me pose de sérieuses questions sur la capacité de notre système de santé en matière de santé mentale.

Parce que le jury vient de donner toute une patate chaude au système de santé…

Guy Turcotte pourrait être libéré dans 45 jours si les psychiatres jugent qu’il est apte et qu’il ne représente pas de risque de récidive. Il ne sera plus jugé comme un danger pour lui-même ni pour les autres, et ainsi ne pourra plus être retenu contre son gré dans un établissement psychiatrique.

Or, la majorité des gens qui sortent des établissements de santé psychiatrique sont souvent laissé à eux-mêmes, précisément lorsque le moment est le plus crucial, soit les quelques jours suivant la sortie. Avant que toute l’équipe médicale communautaire se mette en place, que le dossier fasse sont chemin vers les ressources appropriées, ça peut prendre jusqu’à 3 semaines!!!

Et qu’arrive-t-il à ces gens désorientés qu’on laisse sortir parce qu’ils ne sont plus « un danger pour eux-mêmes ou pour autrui »? On les laisse avec leur désespoir, avec leur mal de vivre, avec les images des conséquences de leurs actes…

Les soins à domicile sont l’enfant pauvre de la maladie mentale, qui elle-même est l’enfant pauvre du système de santé… Alors imaginez la combinaison! Les soins psychiatriques en externe sont pourtant criant et pourraient donner un sérieux coup de main à diminuer de nombreux problèmes sociaux comme le suicide et l’itinérance en plus d’aider ces gens à rester fonctionnels dans la société, malgré les hauts et les bas de la maladie mentale.

Des drames familiaux comme celui-ci touchent tout le monde, à preuve le battage médiatique de cette cause. Par contre, je crois qu’il faut regarder au-delà du drame. Maintenant que le jugement est rendu, les ressources médicales doivent être mises sur pied rapidement, avant même sa sortie pour éviter qu’un autre drame ne survienne. Parce que même si les psychiatres le dise « sans risque de récidive », il devra quand même vivre avec les conséquences de ses actes pour le reste de ses jours… une terrible sentence.

Publié par Mariève Paradis

Fille de mots, passionnée de plein air et mère de 2 tannants

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