Une pandémie à nos portes??

Les journalistes hier se sont emballés dans les médias américains… On compare la présente situation de la grippe porcine avec la pandémie de grippe espagnole de 1918. Il faut par contre comprendre quelques éléments, que les journalistes ne semblent pas comprendre.

La grippe espagnole en 1918 était de souche aviaire.

Elle a été propagée partout sur la planète par les soldats lors de la Première Guerre mondiale.

Les conditions sanitaires de 1918 ont contribué à la propagation rapide du virus.

Les connaissances de la science médicale en général n’ont pas permis de contenir l’épidémie.

Le savon et l’eau chaude n’étaient pas facilement accessibles, particulièrement dans les zones de guerre.

La promiscuité des nombreuses familles ne permettaient pas d’isoler un cas de la population en santé.

Ceci étant clair maintenant, il faut savoir que les technologies ne sont pas juste du côté de la santé publique aujourd’hui. Les avions commerciaux permettent de propager le virus encore plus rapidement.

Encore aujourd’hui, les cas rapportés, bien qu’ils aient augmenté, ne sont pas significativement « dangereux » pour la santé des gens. Aucun cas mortel n’est rapporté au nord du Mexique. Les symptômes ressemblent plutôt à ceux d’une bonne grippe. Avec la panique créée par les médias, imaginez le nombre de personnes qui se rendent dans les hôpitaux craignant avoir la grippe porcine. Plus les symptômes sont détaillés dans les médias, plus la population les contractent. C’est psychologique et prouvé.

Deuxième élément à considérer… une leçon de sémantique.

Épidémie: (du grec epi=au dessus et demos=peuple) signifie une propagation rapide d’une maladie infectieuse à un grand nombre de personne, principalement par contagion.

Pandémie: (du grec pan=tout et demos=peuple) signifie que l’épidémie s’étend à la quasi-totalité d’une population d’un continent, de plusieurs continents ou même dans certains cas de la population de la planète. On définit la grippe espagnole de pandémie car elle a tué 15 millions de personnes en deux ans.

Le niveau d’alerte pandémique de l’OMS est présentement à 4. Les niveaux 1 à 3 sont principalement réservés pour une contagion entre animaux. Le niveau 4 signifie que le virus se propage maintenant d’humains à humains et peut causer une éclosion du virus dans une communauté. Avant d’appeler la situation pandémie, il reste encore deux niveaux à traverser. Est-ce qu’on peut garder le mot pandémie pour ce que c’est vraiment?

Maintenant, il reste des trous noirs dans cette situation qui pourraient éventuellement devenir inquiétants. Le virus de la grippe porcine (de souche H1N1) répond aux médicaments comme le Tamiflu. Il existe une autre souche de H1N1 qui est résistant aux médicaments. Si ces deux virus se rencontrent utilisant les chromosomes d’un humain pour rebâtir sa coquille, on pourrait avoir un nouveau virus résistant aux médicaments. C’est pourquoi il est essentiel que les médicaments anti-viraux ne soient utilisés qu’en cas de besoin. Plus on les utilise à ce stade-ci, plus ils risquent de ne plus être efficaces lorsqu’on en aura vraiment besoin.

Un autre élément à considérer, le H5N1, la grippe aviaire. Elle sévit chez les humains en Asie, les cas en Indonésie sont fréquents. Il faut s’assurer de contenir ce virus pour éviter une rencontre avec le H1N1. Il pourrait y avoir mutation et on serait devant un virus dont on ignore la réaction humaine.

D’ailleurs, le virus de la grippe porcine n’est pas directement responsable des cas mortels rapportés au Mexique. C’est plutôt la réaction humaine au virus qui a tué ces 152 Mexicains.

Maintenant, j’espère qu’on peut se calmer le poil des jambes et respirer un peu. Il est essentiel que les autorités de santé publique partout sur la planète continuent à surveiller la situation mais les médias devraient vraiment lâcher le morceau. Et s’il y avait pandémie dans un mois, la population sera tellement écoeurée d’en entendre parler qu’elle ne prendra pas les précautions nécessaires. Il ne faut pas crier au loup sans raison et c’est ce que les médias font présentement.

Publié par Mariève Paradis

Fille de mots, passionnée de plein air et mère de 2 tannants

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